Deux jours après la clôture de la Fashion Week parisienne — et avec elle, de la saison des défilés internationaux —, Stella McCartney a choisi de dévoiler sa nouvelle collection jeudi après-midi, dans un décor tout à fait inédit : Houghton Hall, la majestueuse demeure du tout premier Premier ministre britannique, Sir Robert Walpole.
On soupçonne d’ailleurs que Sir Robert, dont l’énergie était légendaire, aurait adoré la collection — un mélange contrasté d’élégance, de coupes enveloppantes et d’imprimés qui donnaient le tournis. Le tout porté par des mannequins qui avaient fière allure dans les jardins de la propriété de Houghton Hall, avec son élégant château d’eau à l’arrière-plan.
Filmé par le célèbre duo de photographes Mert et Marcus, le défilé captait l’énergie bouillonnante du style de la créatrice, tandis que les mannequins arpentaient d’un pas assuré la pelouse devant la célèbre sculpture de l’artiste deland art Richard Long — une immense étendue d’ardoises de Cornouailles greffée dans l’herbe.
La majorité de la collection était composée de matériaux réutilisés. Les silhouettes les plus marquantes évoquaient les détails des vêtements de motards, avec leurs découpes géométriques soulignées par des assemblages et des passepoils, sur des robes à la fois moulantes et sportives, des vestes qui épousaient la silhouette, des shorts de cycliste et des sahariennes. Sans oublier quelques imprimés de bonne facture, comme ce collage numérique de coquillages et de conques.
Toujours à la pointe du mouvement pour le développement durable, Stella McCartney a aussi fabriqué de la lingerie et des maillots de bain en Aquafil Econyl, un jersey innovant écoresponsable.
Les mannequins portaient un nouveau modèle — très branché — de tongs à larges lanières, ainsi que des lunettes de soleil graphiques à l’esprit rétro-futuriste, qui tranchaient avec le style plus mesuré de la sublime demeure.
En un mot, l’arrivée de Stella McCartney dans le giron de LVMH semble avoir déclenché un nouvel élan créatif chez la créatrice britannique, qui a exploité à fond son identité et ses origines pour créer une collection flatteuse et valorisante, présentée dans un cadre idéaliste.
Il y a dix ans, certaines fashionistas aigries considéraient la créatrice comme une excentrique, obsédée par ses méthodes écoresponsables. Aujourd’hui, elle fait plutôt figure de visionnaire, en avance sur son temps. Sir Robert dont le gouvernement détient le record de longévité de l’histoire britannique — plus de 20 ans —, lui aurait probablement tiré son chapeau.
AGENCE LÉNAM STYLIST
Maîtrise du style